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En campagne communale
8 juillet 2005

Un complexe commercial à Rhisnes

cora

« Le centre-ville est menacé »

Les verts sont inquiets face au projet de Rhisnes. A quoi bon investir dans le centre-ville, interrogent-ils, si c'est pour détricoter ses commerces ?

S i l'on regarde les deux dernières législatures, que voit-on ?, démarre le chef de file des verts namurois, Arnaud Gavroy. La commune de Namur a aménagé le bas du centre-ville, puis le haut. Elle a mis en place un nouveau plan de circulation et un plan de stationnement. Par ailleurs, la commune sait que son centre-ville, et donc ses commerces, est l'un de ses principaux atouts. Pourtant, nous avons le sentiment que cet atout est menacé. Sans qu'il y ait de vrai débat politique.

Aux yeux des verts, cette menace porte un nom : la zone commerciale de Rhisnes. Les menacés : les commerces du centre de Namur, mais aussi des alentours.

On le sait : depuis que le gouvernement wallon a accepté, en 2004, une extension de la zone économique existante de Rhisnes, un promoteur immobilier prépare un projet d'ampleur sur les lieux.poursuit Anne Grandchamp de la locale de Namur, un hypermarché de 12.000 m2 entouré d'une série de surfaces commerciales supérieures à 1.000 m2 chacune. Les enseignes Cora et Quick, notamment, sont régulièrement citées comme étant potentiellement intéressées.

Selon nos informations,

Les verts tiennent à souligner le « selon nos informations » car contrairement à d'autres membres de la minorité - comprenez le CDH, donc -, les Ecolos n'ont pas été conviés à accompagner une délégation du collège à visiter un centre commercial anglais, représentatif de ce que le promoteur voudrait installer à Rhisnes (voir « Le Soir » du 23/06). Aucun compte rendu de cette excursion n'a été présenté ni en commission ni au conseil communal, précise Arnaud Gavroy. Pourtant, martèlent les verts, un tel projet ne sera pas sans impact pour les Namurois et mérite un débat.

Et pour cause : selon les estimations faites par des sources proches du projet, 60 % du chiffre d'affaires d'un hypermarché proviennent de clients résidant dans un rayon éloigné d'à peine 20 minutes. La concurrence d'un tel zoning se réalisera directement à l'encontre des commerces de Namur. Que ce soit dans la corbeille, mais aussi dans toute la périphérie, spécialement sur les axes nord des chaussées de Waterloo et de Louvain, ainsi que sur la route de Gembloux.

Mais aussi à Gembloux. D'où la présence d'Eric Van Poolvoorde, membre du parti Ecolo de Gembloux, par ailleurs premier échevin de la Cité des couteliers. A Gembloux, nous ne cachons pas notre inquiétude, dit-il. Nous venons justement de réaliser une étude sur les commerces à Gembloux d'où il ressort que 30 % des personnes qui font leurs courses chez nous n'habitent pas la commune. Qu'en sera-t-il demain avec un tel projet ?

Pour faire passer la pilule, on nous parle de la création de 300 emplois, poursuivent les verts. Mais combien d'emplois perdus ? On le voit, Ecolo ne manque pas d'arguments contre ce projet. Que ce soit en termes d'aménagement du territoire ou de mobilité.

A l'heure où la Ville, avec le BEP et la Région wallonne, rédige le cahier des charges urbanistique et environnemental pour Rhisnes, les verts craignent que le bourgmestre ne rende pas ce cahier des charges suffisamment contraignant pour le promoteur.

Et rappellent avec insistance que dans ce dossier, c'est bien le pouvoir communal qui tient les cartes en main. S'il ne souhaite pas d'implantation commerciale à Rhisnes, il dispose aujourd'hui encore d'outils d'importance - comme le permis socioéconomique - lui permettant d'influencer les orientations d'aménagement de la zone.s'interrogent encore les Ecolos.

Ne serait-il pas plus avisé, étant donné le contexte économique actuel, de favoriser l'implantation de PME à Rhisnes ?,

Et de terminer par une citation : « Le tissu économique d'une ville, c'est aussi ses commerçants. Dans cet esprit, il n'y aura pas de grand complexe commercial dans la périphérie de Namur sauf si, au terme d'une large concertation avec les associations de commerçants de Namur, une telle implantation n'apparaisse possible, voir souhaitable et complémentaire au tissu commercial existant ». Dixit Bernard Anselme, bourgmestre de Namur, himself

CORINNE BODART - samedi 02 juillet 2005

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